Opérations en Europe centrale et Afrique (1999-2008)

Durant les multiples mandats qui suivront sur cette terre d’Europe centrale, sous les ordres des capitaines Hurth et Chauvet, ils ouvrent des itinéraires obstrués par les mines et protègent les populations civiles, meurtries par de longues années de guerre. Un chantier titanesque marque particulièrement les esprits à Rajlovac, où les sapeurs réalisent en trois mois le pont d’Ustikolina, de 165 mètres de long et à 25 mètres au-dessus du vide.

En 1999, la compagnie, commandée par le capitaine Lalubin, entreprend de nombreux chantiers de déminage et de dépollution, des travaux de réfection de pistes pour désenclaver des populations isolées. Elle intervient même en division Nord, sous responsabilité américaine, pour renforcer un contingent du génie hongrois et démonter un pont Mabey-Johnson de 186 mètres de long pour un poids de 400 tonnes.

Après avoir foulé les sols de Mayotte, de Martinique, de Guyane et de Nouvelle-Calédonie avec le capitaine Tollet, la compagnie retrouve les terres d’Afrique qu’elle avait quittées dix ans auparavant. De 2002 à 2008, les capitaines de Vaucorbeil, Bray, puis Pierson commandent les Cèdres en République de Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo et au Tchad, respectivement dans le cadre des opérations Licorne, Artémis-Mamba et Épervier. Les nouveaux ponts de charpente africains sont façonnés par les sapeurs de la 2 et baptisés « pont du Cèdre » ou encore « pont de l’Hermine ». La compagnie s’emploie également à rénover des bâtiments au profit des populations, effectue des travaux de sauvegarde-protection, des tournées de province et des chantiers de dépollution.

Engagements au Kosovo, au Liban et en Guyane (2009-2013)

L’année de son vingtième anniversaire, la compagnie est déployée avec le capitaine Logeais au Kosovo. Elle y réalise des missions de démontage de points hauts, de construction de pistes et de ponts ainsi que différents travaux d’organisation du terrain.

Il faut attendre 2010 pour que les sapeurs de la 2 effectuent un retour aux sources dans le pays du cèdre, qui leur avait donné leur insigne du temps où la compagnie portait le numéro 142. Renforcés d’une section de la 973^e compagnie d’appui au déploiement opérationnel, ils arment la compagnie génie de la Force Commander Reserve, aux ordres du capitaine de Ligniville. Les sapeurs effectuent des chantiers de déminage sur la « Blue Line » et réalisent de nombreux travaux sur les emprises onusiennes et au profit des populations locales.

La compagnie renoue également avec la Guyane en 2010 au CEFE (centre d’entraînement à la forêt équatoriale), puis en 2012 dans le cadre de l’opération Harpie sous l’impulsion du capitaine Ascione. Les sapeurs traquent sans relâche les garimpeiros au cœur de la forêt amazonienne ; ils réalisent d’importantes saisies et détruisent notamment plusieurs ponts et campements illégaux.

Aguerrie par ces expériences, la 2 s’engage dans le désert malien en 2013. Elle y appuie ses frères marsouins du 3^e RIMa à travers des missions d’ouverture d’itinéraires, de fouille opérationnelle, de dépollution et en effectuant des travaux de sauvegarde-protection sur le camp de Gao. La compagnie est durement éprouvée le 12 octobre 2013 lorsque le sergent Guérin est grièvement blessé au cours d’une opération interarmes de destruction de munitions.

Missions récentes et esprit de la compagnie (2014-2015)

Dans le même temps, les Cèdres sillonnent le globe et sont envoyés sur l’archipel des Glorieuses en Nouvelle-Calédonie, puis, au printemps 2014, en République de Centrafrique, aux ordres du lieutenant Susset, au moment de l’ouverture de l’opération Sangaris. En appui des marsouins parachutistes, l’engagement y est particulièrement brutal et éprouvant.

Les attentats terroristes de janvier 2015 entraînent l’engagement immédiat des Cèdres sur le territoire national, aux ordres du capitaine Bollwein. Massivement employée sur l’opération Sentinelle, la compagnie est ensuite projetée en Polynésie durant six mois pour y accomplir des missions de souveraineté sur des atolls isolés, d’aide à la population et de protection. Elle profite du fenua ("pays" en tahitien) pour poursuivre sa préparation opérationnelle.

Dans le même temps, la section du lieutenant du Réau est projetée dans la bande sahélo-saharienne, en renfort temporaire des opérations majeures de la brigade. Elle y découvre des caches d’armes, de munitions et d’EEI, participant ainsi à la sécurisation des unités de la force Barkhane.

La 2^e compagnie vit au rythme de l’actualité, de sa brigade et de son régiment. Son histoire témoigne de son engagement sans relâche et illustre sa capacité à être projetée au loin comme sur le territoire national. La 2 fait partie de ces compagnies qui possèdent une âme, un sentiment d’appartenance fort à la famille des sapeurs de Marine de la 9. La rencontre entre les anciens qui ont vu naître la 142 et les plus jeunes à l’occasion des 30 ans de la compagnie en 2014 témoigne de cet attachement fort à l’esprit de la compagnie du Cèdre.

Le club des sergents « Incontournables » illustre la jeunesse d’esprit et le dynamisme qui caractérisent la 2 ; un élan d’enthousiasme et un sens profond de l’engagement qui permettent à cette belle compagnie de trouver la ressource pour répondre à sa devise.