23e compagnie d’appui amphibie et de franchissement - La compagnie du Drakkar
Le berceau historique de la 23e compagnie d’appui amphibie et de franchissement est la Marine fluviale du roi. Celle-ci était chargée dès le xviiie siècle d’établir les pontons accueillant les navires de guerre. C’est de cette époque que provient la devise de la compagnie.
Histoire de la 23e compagnie d’appui amphibie et de franchissement
Une compagnie héritière des pontonniers du roi - L’histoire de la 23 commence à la création du bataillon du Rhin en 1793, qui deviendra ensuite le 1er bataillon du corps des pontonniers. À partir de cette date et jusqu’en 1811, d’Italie en Allemagne en passant par le Portugal et l’Espagne, les pontonniers se couvrent de gloire au sein de la Grande Armée de l’empereur Napoléon Ier, plus particulièrement lors de la terrible retraite de Russie. En effet, à l’automne 1812, 2 000 pontonniers permettent le franchissement de la Berezina par la Grande Armée, la sauvant d’un inévitable encerclement. Prêts à tous les sacrifices sous les ordres du général Éblé, ils perdent 1 600 des leurs dans les eaux glacées pour que la Grande Armée, harcelée par le froid et l’ennemi, échappe à une destruction totale.
En 1914, la future 23e compagnie est créée et prend le nom de compagnie 4/5 du 1er régiment du génie. Cette compagnie obtiendra, lors du premier conflit mondial, quatre citations, dont deux à l’ordre de l’armée.
Avant la campagne de 1940, le 1er RG sera divisé en cinq bataillons de génie de forteresse (BGF). Tous seront envoyés sur la ligne Maginot. La compagnie 4/5 devient dans ce contexte le 211e BGF. Ce bataillon combattra dans les secteurs fortifiés de Metz à Montmédy, où il disparaîtra, captif, mais invaincu : la ligne Maginot, en effet, résistait encore aux Allemands au moment de l’armistice de juin 1940 et les soldats invaincus durent, sur ordre, déposer les armes.
En 1944, reprenant les traditions du génie de franchissement et du 211e BGF, le 211e bataillon de ponts-lourds sera mis sur pied au sein de la 1re armée française libre. Il participera à la campagne d’Italie, puis à celle de France avec le célèbre franchissement du Rhin à Germersheim le 31 mars 1945, qui permettra de poursuivre l’ennemi jusqu’en Allemagne.
Du Rhin à la Loire
Pendant la guerre froide, la 23e compagnie de ponts flottants motorisés sert au sein du 1er RG. Lors de la dissolution du 1er RG en juin 2010, la 23 rejoint le 3e RG et prend le nom de 23e compagnie du génie de franchissement. Employée comme compagnie de combat spécialisée dans le franchissement, elle est alors déployée dans le cadre d’opérations aussi variées que l’opération Trident au Kosovo en 2011 ou l’opération Sangaris en République de Centrafrique, où elle participe aux combats dans la localité de Bria en 2015. Elle est également régulièrement sollicitée pour fournir le détachement d’intervention lagunaire en Côte d’Ivoire, ce qui lui permet de mettre en avant son expertise aquatique et amphibie.
Lors du transfert de la compagnie au 6e RG en 2016, la compagnie est renforcée d’une seconde section d’engin franchissement de l’avant et du détachement d’intervention nautique (plongeurs de combat du génie spécialisés dans l’intervention offensive).
La compagnie a alors reçu la filiation de la 51e compagnie du 10e bataillon du 6e RG, qui s’est distinguée lors de la Première Guerre mondiale ; elle a été citée à deux reprises, en 1917 à l’ordre du 10e corps d’armée pour la construction de deux ponts en temps particulièrement restreint, et en 1918 à l’ordre de l’armée pour ses actions au sein de la 19e division dans l’Aisne.
Poursuivant ses évolutions, la 23e CAAF est devenue la dernière unité de franchissement lourd de l’armée de terre et possède à ce titre des moyens et des missions uniques. Ses engins de franchissement de l’avant (EFA) comme ses ponts flottants motorisés (PFM) permettent de faire franchir l’ensemble des blindés les plus lourds de l’armée de terre. Ayant élargi ses compétences, elle a également vocation à appuyer les opérations amphibies. Elle reste néanmoins avant tout au service de la population française, notamment en se préparant tous les hivers, dans le cadre du plan Neptune, à une intervention en cas de crue centennale de la Seine à Paris, comme cela avait été le cas en 1910.
L’arrivée de cette compagnie dans les rangs des sapeurs de Marine en 2016 est un juste retour de l’histoire : héritier des régiments de pontonniers du Second Empire, le 6e régiment du génie ne peut que s’enorgueillir de retrouver en son sein de telles capacités opérationnelles.
Le détachement d’intervention nautique
Le détachement d’intervention nautique (DIN) du 6e régiment du génie est formé de vingt plongeurs de combat, tous formés à la plongée à l’oxygène et à l’intervention offensive. Véritable section d’appui à l’engagement, le DIN intervient pour des opérations spéciales, sur mesure, le plus souvent en avant de l’engagement des troupes au sol.
Mis en place par infiltration en kayak ou intervenant après un raid nautique ou une progression par les réseaux suburbains, les plongeurs sont des capteurs spécialisés dans le renseignement terrain (cours d’eau, réseaux urbains, sites de débarquement).
Commandée par un lieutenant, l’équipe est projetée régulièrement pour des missions d’assistance militaire opérationnelle ou des missions d’appui terrain, par exemple en Guyane, en renfort des commandos de recherche et d’action en jungle. Interopérable, l’équipe travaille aussi avec les forces avancées de la Marine nationale dans le cadre des opérations amphibies.
« Royal pontonnier, au nom de Dieu... Sur le vif ! »
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