Solidarité : le fil rouge de l'engagement

"Il y a des mots qui résonnent plus fort que d’autres. Pour moi, "solidarité" n’est pas un mot abstrait. C’est une boussole, une ligne de vie, un moteur. C’est elle qui m’a conduite à m’engager dans la Réserve citoyenne de l’armée de Terre en 2022, au sein du GRS Île-de-France & Outre-Mer – 8^e BCP.

Je ne porte pas l’uniforme, mais je sers. Je sers autrement, dans un cadre structurant, bienveillant, profondément humain. Ma mission : renforcer le lien entre la Nation, sa jeunesse et les forces armées, transmettre une culture de défense et faire vivre la mémoire."

Course solidaire du Bleuet de France : plus qu’un défi sportif

"Ma première participation à une course solidaire pour le Bleuet de France, c’était en 2023, sur le format 10 km. Une journée qui commence tôt, dans une ambiance à la fois familiale et fraternelle. Militaires, anciens combattants, jeunes, familles, tous réunis pour une même cause. Le temps d’un matin, nous étions une seule et même équipe.

Au-delà des démonstrations, de la musique et des stands, ce que je retiens, c’est cette chaleur humaine, ce sentiment d’unité. On ne courait pas pour soi. On courait pour honorer les blessés, soutenir les familles, faire vivre la mémoire. Chaque foulée était un geste citoyen."

Je cours pour le sport, ses valeurs, et ce qu’il fédère : dépassement de soi, résilience, esprit d’équipe. Je cours aussi pour la cause, celle du Bleuet de France. Je suis jeune, en bonne santé. Alors je n’ai aucune excuse pour ne pas offrir un peu de mon énergie à ceux qui ont tout donné.

C’est ma manière à moi de dire : “on n’oublie pas. On est avec vous.”"

2024 : courir pour ceux qui ne le peuvent plus

"En 2024, l’expérience a pris une nouvelle dimension. Grâce à Vincent Blainville, officier de la gendarmerie engagé dans le lien armées-Nation, j’ai couru avec une équipe de jeunes issus d’associations de défense, aux côtés des pensionnaires de l’Institution nationale des Invalides, en poussant des joëlettes dans le cadre du CSINI.

Parmi eux, il y avait Jérémie. Il ne marchait pas, mais il courait avec nous. Et nous, nous courions grâce à lui. Son sourire, sa joie, son regard lumineux… Je ne les oublierai jamais. Ce jour-là, pousser une joëlette, c’était bien plus que courir : c’était rendre possible l’impossible.

Nous étions unis. Une jeunesse en mouvement, portée par une cause plus grande qu’elle : honorer les blessés de guerre, les pupilles de la Nation, les victimes du terrorisme."

Un petit geste, une immense portée

"Après la course, j’ai donné mon sang pour la première fois. Je redoutais un peu les aiguilles, mais je n’avais aucune raison valable de ne pas le faire. Parce qu’un jour, quelqu’un aura besoin de ce sang. Ce geste anonyme, simple, peut sauver une vie.

Et surtout, je n’étais pas seule. Un camarade de la Fédération ATLAS m’accompagnait. Ce moment partagé a renforcé le sens du geste : la solidarité, c’est aussi être là, simplement, pour l’autre."

Solidarité, une discipline quotidienne

"Ce que j’ai appris dans la Réserve citoyenne, c’est que la solidarité n’est pas un élan passager. C’est une discipline. Un engagement quotidien. C’est choisir, chaque jour, de ne pas rester indifférent.

Je suis convaincue que l’armée, les citoyens, la jeunesse, les associations forment ensemble un écosystème solidaire. Et dans une société parfois fragmentée, c’est cette solidarité incarnée, transmise et vécue qui nous sauvera.

Tant que je le pourrai, je continuerai à courir, donner, parler, m’engager. Parce que la France mérite des citoyens solidaires. Et que l’engagement est la plus belle forme de gratitude envers ce que nous avons reçu."