Les insérés facilitent la mise en œuvre du partenariat et font partie de ce que l’on nomme « l’appui croisé », ou l’appui mutuel entre la France et la Belgique. Ils occupent donc une place officielle dans les schémas d’organisation des unités françaises et dépendent organiquement de leur chef hiérarchique français. Ils travaillent directement au profit de la France. Ainsi, au 1^er régiment de chasseurs d'Afrique, des instructeurs belges forment des militaires français depuis maintenant près de trois ans. De même, des officiers belges intégrés au sein du commandement de l’entraînement et des écoles du combat interarmes notamment, ont contribué à développer, écrire et tester la doctrine SCORPION. Enfin, dans presque tous les organismes de formation, des insérés belges sont présents au sein des directions des études et prospectives ou des directions de la formation contribuant ainsi aux missions quotidiennes des écoles.

Officier belge inséré au sein du pôle formation de la DRHAT, le colonel Olivier, nous livre son témoignage.

« En tant qu’inséré au pôle formation, je suis le chef de corps des insérés belges en France et responsable du bon déroulement des formations binationales. Ma fonction est donc particulière puisqu’elle recouvre une charge de travail nationale importante ainsi qu’une part de tâches purement françaises. Comme ma langue maternelle est le français, l’intégration au sein de l’armée de Terre française a été facilitée. Une fois passée la barrière des acronymes, il devient possible de suivre une réunion de travail en comprenant l’ensemble des sujets abordés. L’accueil qui m’a été réservé a été excellent. Très vite, je me suis senti intégré à l’équipe et malgré un emploi du temps différent compte tenu de mes prérogatives de référent des insérés, je me suis vite senti comme un cousin proche plutôt qu’un partenaire international étranger. 

Ce que j’apprécie particulièrement au sein de l’armée de Terre française, c’est qu’elle est toujours restée une armée d’emploi, tournée vers le combattant, avec des chefs ayant une large expérience opérationnelle. Cette mentalité est bien présente et se vérifie au jour le jour dans les ordres et les actions du commandement. C’est précieux et cela permet de garder le cap sur l’essentiel face aux vicissitudes administratives journalières.

Dans les années à venir, de nouveaux postes d’insérés vont être ouverts au sein des états-majors divisionnaires et de certaines brigades (BART/BGEN) pour garantir un entraînement et une mise en œuvre opérationnelle intégrée des unités belges. Par ailleurs, si de nombreux Belges sont présents en France, plusieurs fonctions CaMo ont été ouvertes en Belgique et, au prochain plan annuel de mutation, sept officiers français occuperont des postes d’insérés de l’autre côté de la frontière. L’appui croisé prend donc tout son sens et tendra à s’intensifier à l’avenir ».