Mis à jour : 14 janvier 2022.

Par : Céline Gojon, rédactrice au pôle études et prospective.

L’adaptation de la capacité de la France à combattre dans les différents champs de la conflictualité est une préoccupation permanente, nos modes d’action peuvent se perfectionner pour intégrer cette évolution de la conflictualité. S’ils sont actuellement réunis sous la bannière des « champs immatériels », ce terme ne permet ni de refléter la réalité du terrain, ni même d’offrir une cohérence dans leurs relations réciproques. L’approche américaine, basée sur le nouveau concept de Multi-Domain Operations (MDO), permet d’entrevoir une nouvelle façon d’aborder ces trois champs dits « immatériels », et de comprendre les évolutions en cours dans la réflexion doctrinale aux États-Unis.

1. Un changement de paradigme nécessaire : champs immatériels ou environnement informationnel ?

S’il n’existe pas, à l’heure actuelle et au niveau mondial, de définition consensuelle des champs immatériels dans le domaine de la recherche et dans les doctrines militaires , il est de plus en plus souvent lu qu’ils regroupent le cyberespace, l’environnement électromagnétique et l’ensemble du champ des perceptions. En France, le champ des perceptions est parfois remplacé par l’information, ce qui pose des problèmes de chevauchement entre ces trois périmètres (le cyberespace et l’environnement électromagnétique sont aussi des champs informationnels). À l’étranger, certains pays amalgament tout cela avec des opérations dans l’espace, le renseignement, voire les opérations de contre-insurrection ou de diversion, sans que la logique soit évidente.

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