Entretien avec le général Benoît Aumonnier commandant l’école de cavalerie, désormais sous le commandement du Pôle formation de l’armée de Terre

Direction : DRHAT / Publié le : 03 mai 2024

L'école de cavalerie, établie à Saumur depuis plus de deux siècles, est au cœur de la formation des cadres officiers et sous-officiers du domaine blindé. Chargée de préparer les régiments de la cavalerie blindée sur le plan opérationnel, elle façonne également l'avenir de la fonction combat embarqué.

général Benoît Aumonnier commandant l’école de cavalerie © armée de Terre/Défense

En tant qu'école de référence et d'excellence, elle fournit à l'armée de Terre des cadres prêts à occuper des postes opérationnels dès leur sortie. Elle est pleinement engagée dans la transformation de l'armée de Terre, alliant rusticité et modernité pour anticiper les défis des conflits futurs.

Mon général, pourriez-vous nous présenter l’école de cavalerie ainsi que ses ambitions ?

L’école de cavalerie est chargée de former l’ensemble des cadres officiers et sous-officiers du domaine blindé, de participer à la préparation opérationnelle des régiments de la cavalerie blindée et également de penser l’avenir de la fonction combat embarqué tant au niveau doctrinal, des équipements que des structures de ses unités.

Une école de référence entrée dans la transformation de l’armée de Terre

Elle est aussi une école d’excellence qui fournit à l’armée de Terre, depuis sa création, des cadres aptes d’emblée à occuper des postes opérationnels en régiment.

Avec deux directions (direction de la formation blindée et direction des études et de la prospective) travaillant en parfaite symbiose, elle est entrée pleinement dans la transformation de l’armée de Terre de combat, combinant aussi bien la rusticité que l’appropriation et l’emploi des matériels les plus modernes tout en participant pleinement aux réflexions menées sur les guerres de demain.

Notre ambition est de maintenir « l’esprit cavalier » et d’être en pointe de la transformation de l’armée de Terre en nous appropriant l’ens

  • ainsi nous entamons dès l’année prochaine les formations sur JAGUAR, formations auxquelles nos camarades belges, dans le cadre de CAMO, seront totalement associés (accueil des stagiaires et d’instructeurs) ;
  • nous accompagnons les régiments dans leur appropriation des nouveaux équipements en leur offrant des formations initiales et d’adaptation efficientes (MURIN, drone, moto, XLR) ;
  • nous étoffons nos capacités d’accueil et de formations au profit des pays amis et alliés de la France (Afrique autrement, PMO, etc.) ;
  • enfin, nous sommes, en tant qu’experts du combat embarqué, un acteur majeur, véritable outil de cohérence pour l’ensemble de la fonction blindée dans tout le spectre DORESE[1], préparant ainsi, d’ores et déjà, l’entrée dans TITAN[2] et la conception des matériels de la cavalerie blindée de demain (MTO, MGCS, VBAE, intégration IA et robotique, etc).

Comment l’école de cavalerie s’inscrit-elle dans le modèle de transformation de l’armée de Terre ?

La cavalerie est par définition l’arme de la mobilité, de la réactivité et de l’initiative. Quelle que soit sa monture, sa mission et les conditions de son exécution, le cavalier, qu’il soit chasseur, hussard, cuirassier, dragon, tankiste, légionnaire ou marsouin, ne se contente pas de s’adapter à son nouvel environnement, mais cherche en permanence à le dépasser.

L’école s’est pleinement emparée des sujets de réflexion liés à la nouvelle conjoncture internationale et travaille sur l’ensemble du spectre des futurs champs de conflictualité, matériels ou immatériels.

Les formations délivrées, comme le souhaite le CEMAT, visent bien à préserver l’adaptabilité, l’esprit manœuvrier et la réversibilité, afin que chaque cadre soit en mesure de faire face à la multiplicité et à la variété des menaces potentielles.

Pourriez-vous évoquer la formation des cadres ?

La formation des futurs chefs blindés est basée sur ce qui est communément appelé « l’esprit cavalier », mélange de panache, de confiance, de décontraction, mais aussi et surtout de compétences, de connaissances, de responsabilisation et de la volonté de remplir la mission confiée en prenant à tout niveau des initiatives réfléchies. En ce sens, la mémoire des Cadets de Saumur de 1940 nous oblige.

A l’école, le stagiaire, quelle que soit la formation suivie, n’est pas un simple élève, mais un acteur de sa réussite. Pendant son passage à Saumur, il doit acquérir ou approfondir les qualités qui feront de lui un chef exemplaire tant au quartier qu’au combat. Chaque stagiaire, qui reçoit à l’école un savoir, des savoir-faire et le savoir être cavalier (culte de la mission, esprit guerrier et souci du facteur humain), doit être en mesure d’être dans son unité le formateur de ses hommes, c’est-à-dire être un instructeur compétent, mais aussi un éducateur portant les valeurs essentielles de nos armées.

[1] DORESE : doctrine, organisation, ressources humaines, équipements, soutien des forces et entraînement
[2] Projet capacitaire de l’armée de Terre qui prendra le relais de SCORPION

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