En ce sens, le 10 avril 2025, le CIAE a organisé au Quartier Général-Frère à Lyon la première édition de « Datafluence », un événement consacré à la réflexion sur des sujets cyber et data. Cette journée a rassemblé une trentaine de spécialistes aux profils très variés, parmi lesquels : des cybercombattants, des analystes et des opérateurs « influence » du CIAE, des experts cyber et data du ministère des Armées, des responsables d’entreprises d’innovation, des professeurs et universitaires. Constitués en équipes hétérogènes, les participants ont dû résoudre des défis portant sur des enjeux numériques et technologiques, sous forme de workshops. Leurs propositions, inédites et innovantes, vont désormais servir à enrichir les modes d’action du CIAE.

Créer le « choc des esprits »

« Le champ de bataille dans lequel les opérations évoluent est de plus en plus complexe. Le but de Datafluence est de créer ce « choc des esprits » : pouvoir mettre sur la table des regards croisés de profils qui n’ont pas toujours l’occasion de se rencontrer sur ces sujets ». Introduisant par ces propos la journée Datafluence, le colonel Bertrand Boyer, chef de corps du CIAE, a invité les participants à échanger abondamment entre eux lors des workshops et à ne pas limiter leur imagination, et ce, pour relever les défis numériques et technologiques au programme de Datafluence.

3, 2, 1, 0… Le compte à rebours est lancé

Dans un délai restreint, les participants ont été plongés dans le premier exercice via une mise en situation. Leur mission : analyser un ensemble de publications hostiles aux institutions françaises, rédigées par un influenceur puis relayées sur les réseaux sociaux par des journalistes et par de jeunes acteurs francophones.

À partir de ce cas de figure et de l’analyse des fichiers fournis, les participants répartis par groupes de travail et équipés d’outils informatiques ont dû trouver les moyens d’identifier l’existence d’un modèle d’attaque informationnelle sur les réseaux sociaux.

Stratégie de dénigrement, manipulation de l’information, réplication de messages identiques sur différents comptes de réseaux sociaux, génération automatique de contenu et méthodes d’amplification sur la sphère informationnelle sont autant de preuves qui ont été détectées par les participants. Chaque groupe, avec sa propre méthode et en combinant divers outils, a pu confirmer l’existence d’une attaque informationnelle.

Réinventer le passé avec les technologies d'aujourd'hui

Pour le second workshop de la journée, les groupes ont été immergés dans les années 1940, à l’époque de Radio Londres, lorsque la résistance se lançait dans la guerre des ondes avec des messages codés pour organiser ses actions.

Un nouveau scénario a été proposé aux participants. Pour favoriser la réflexion sur des hypothèses d’engagement hybrides, les participants devaient transmettre des messages confidentiels vers des équipes de partisans en territoire ennemi. « A l’instar du lien entre Radio Londres et la résistance Française durant la Seconde Guerre mondiale, vous devez depuis un territoire allié communiquer vos messages de façon sécurisé avec des moyens modernes. Les technologies auxquelles vous avez accès pour envoyer votre message vous sont imposées »

Tirées au hasard à l’aide de dés, les technologies de diffusion du message imposées aux participants les ont contraints à faire preuve d’originalité pour les combiner. À titre d’exemple, l’un des groupes a réussi à proposer deux solutions différenciées avec la combinaison de quatre technologies spécifiques: antenne de communication Starlink, système de chiffrement post-quantique, casque à conduction osseuse et application de réalité augmentée.

En guise de clin d’œil pour annoncer la prochaine édition de Datafluence, le message codé à transmettre dans le cadre de ce workshop était : « RDV Datafluence, octobre 2025, save the date ».