La stratégie d’influence du Hezbollah au Sud-Liban
Conséquence de l’opération israélienne Paix en Galilée (1982) qui voit Tsahal pénétrer au Liban, puis devenu mouvement d’opposition au cours de la guerre civile libanaise qui s’ensuit, le Hezbollah a su s’imposer comme un acteur incontournable à la fois dans le conflit israélo-arabe et sur la sphère politique intérieure (sociale et politique) libanaise.
La nature du mouvement chiite pose un problème de classification ; d’un côté, il y a sa branche armée considérée comme une organisation terroriste par de nombreux pays et organisations tels que les États-Unis, l’Union Européenne, la Ligue arabe ou le Conseil de Coopération du Golfe. De l’autre, il y a une offre politique par le biais de la coalition dite « du 8 mars », laquelle a obtenu la majorité des sièges au Parlement libanais lors des dernières élections législatives. Mouvement dual, le Hezbollah est ainsi capable de peser sur la scène politique libanaise tout en poursuivant ses activités militaires, et d’abord contre Israël, qui définit sa raison d’être. Résister à Israël forme l’ADN du mouvement chiite : qu’il s’agisse de ses interventions politiques ou militaires, le Hezbollah motive ses actions par son opposition à son voisin. Pourtant, une évolution semble se dessiner, au travers de l’implication forte du Hezbollah dans le conflit syrien qui le tiraille entre la loyauté à un régime et à un pays – la Syrie – avec lesquels il partage une histoire commune, et la nécessité de conserver une image et une identité qui l’oriente vers le sud.
Cet article vise à appréhender les différents vecteurs par lesquels le mouvement exerce son influence. Nonobstant, l’étude des moyens par lesquels le mouvement chiite ne cesse de souligner son opposition à l’État hébreu, comprendre l’influence du Hezbollah au Liban implique d’appréhender le phénomène dans sa globalité. En effet, la stratégie du Hezbollah repose d’abord sur sa capacité à se présenter et à représenter – d’abord aux yeux des Chiites libanais, puis du monde arabe dans son ensemble – le fer de lance de la lutte contre Israël. Aussi, les stratégies militaires, politico-sociales et communicationnelles du Parti de Dieu ne forment pas trois stratégies distinctes, mais constituent une seule et même stratégie d’influence. Lutter contre Israël, pour le Hezbollah, passe donc par la création d’un mouvement de guérilla populaire, une umma combattante protégée et soutenue par la mujtama’ al-muqawama, la « société de la résistance ». La stratégie d’influence du Hezbollah forme le soutien et constitue un pilier sur lequel se lient guerre irrégulière et mobilisation politique et civile.
Visualiser et télécharger l'article.
La stratégie d’influence du Hezbollah au Sud-Liban.Contenus associés
Géographie et combat en zone urbaine
Cette étude, travail de réflexion sur les contraintes qu’impose aux militaires la géographie urbaine s’appuie sur des cas concrets de villes où l’armée de Terre a déjà été engagée ces dernières années. Puis elle propose une grille de lecture pour le planificateur ou le chef sur le terrain afin de prendre en compte le phénomène urbain dans toutes ses dimensions.
19 octobre 2023
Tsahal sur son territoire face à son ennemi terroriste
Depuis sa création en 1948, Israël a connu plusieurs vagues de terrorisme sur son sol, terrorisme en partie lié à l’exil de nombreux Palestiniens à partir de la première guerre israélo-arabe de 1948.
19 octobre 2023
La bataille de Mossoul, 17 octobre 2016 - 10 juillet 2017
Au lancement de l’offensive pour la reprise de la ville, la situation sur le terrain est confuse, embrouillée (notamment sur le jeu des alliances – Turcs, Kurdes, chiites, sunnites, etc.), et indécise face à un ennemi d’un nouveau genre, s’adaptant remarquablement vite au terrain et aux circonstances.
19 octobre 2023