Transmetteur puis chuteur opérationnel
Rémy Boullé s’engage dans l’armée de l'air en 2005 et se blesse lors d'un exercice à l'âge de 26 ans. Aujourd'hui il est engagé au sein du CNSD et participe aux prochains JO de Paris dans la discipline para canoé.
Interview
Question 1 : Rémy Boullé pourquoi vous êtes-vous engagé dans l’armée ? Et pourquoi les commandos parachutistes ?
Mon père a fait carrière dans l'armée de l'air en tant que fusilier commando et commando parachutiste de l'air au 602ème Gia escadron de protection cpa10 donc en quelque sorte j'ai suivi sa voie dès que j’ai pu m’engager.
Question 2 : après votre accident en 2014, le sport vous a aidé à vous reconstruire. Quelle force avez-vous trouvé dans le sport pour cette reconstruction ?
J'avais tout perdu, ma passion du parachutisme (j'étais en équipe de France espoir de voile contact), l'armée, mon travail que j'incarnais, mon loisir principal la course à pieds. J'étais sans diplôme à part le brevet des collèges. Je me suis retrouvé seul au pied du mur, face à un choix : le suicide ou la vie. Le sport faisait/fait partie de ma vie. Ca m'a semblé une évidence de vouloir ouvrir la voix et montrer que tout est possible même quand on est au plus bas.
Question 3 : la course aux JO fut un pari un peu fou mais réussi. L’armée vous a-t-elle soutenu et de quelle manière ?
Les équipes médicales de l'hôpital militaire de Percy ont été bienveillantes et ont permis ma reconstruction. J’ai une pensée pour Sylvia, une aide-soignante qui a toujours été là pour moi, et qui est décédée. Les cellules d’aides aux blessés, les associations de vétérans et blessés, les groupes comme Tégo ou encore les stages RMBS ou Invictus Games ont été bénéfiques.
Question 4 : vous avez participé deux fois aux Invictus Games (en 2017 et 2018), pouvez-vous nous parler un peu de cette compétition et de la symbolique qu’elle représente ?
Les Invictus Games sont déjà l’occasion d’essayer de performer sur d'autres sports. Mais c’est avant tout une aventure humaine. Le Prince Harry a créé cette compétition pour permettre aux blessés de sortir de l'enfermement que peut causer le handicap/l'accident. Même diminué on peut défendre les couleurs de son pays. La solidarité qui existe entre nous est impressionnante. Et rencontrer des blessés du monde entier avec des parcours de vis si similaire aux nôtres, c’est déroutant.
Question 5 : quel est votre rythme d’entrainement quotidien dans cette phase de préparation olympique ?
Je m’entraine 2 à 3 fois par jour, 6 jours/7, 3 semaines par mois en stage et 1 semaine à domicile. Je passe une partie de l’hiver en Guadeloupe (3 mois) pour pouvoir naviguer dans de bonnes conditions quand il fait trop froid en métropole.