Les frères Mawen
Mickaël Mawem est un grimpeur professionnel dans la spécialité du bloc. Il est engagé au sein du CNSD et se prépare à la qualification pour les prochains JO de Paris.
Interview :
Question 1 - Mickaël MAWEM, quel est votre parcours ? Comment en êtes-vous venu à l’escalade ?
J’ai commencé l’escalade grâce à mon frère qui a commencé quelques mois avant moi. On a commencé dans le sud de l’Alsace. Dès qu’il m’a amené dans cette salle, j’ai tout de suite accroché à ce sport. Pour moi, l’escalade c’est comme se retrouver dans une petite famille, dans un petit milieu, sans différence faites entre les personnes.
Au départ, je voyais l’escalade comme un loisir, mais au bout d’une année, on s’est posé la question avec mon frère : qu’est-ce qu’on pourrait faire pour être les meilleurs ? La solution était en fait de faire de la compétition. À partir de là notre vie s’est axée sur la compétition et sur la compétition à haut niveau.
Question 2 - vous partagez cette passion et cette réussite avec votre frère. Est-ce que vous diriez que cela fait partie de votre réussite, que cela aide, d’être avec son frère au plus haut niveau ?
C’est une énorme aide de pouvoir pratiquer ce sport avec mon frère. On fait partie des vétérans de l’équipe de France à l’heure actuelle et le fait qu’on soit dans ce projet à deux, ça aide énormément. On se motive ensemble quand on a des coups de mou. Quand l’un de nous deux est au plus niveau, cela oblige l’autre à l’être aussi. Cela nous permet de tenir dans le temps ensemble à ce très haut niveau.
Question 3 - dans votre vie de sportif, vous avez dû connaitre des blessures. Comment gérez-vous ces moments d’arrêts et ces retours à la compétition ensuite ?
J’ai subi de grandes blessures, qui m’ont amené jusqu’à 9 mois d’arrêts pour certaines. Il faut toujours se demander pourquoi on revient, comment on revient ? Je me suis lancé le défi d’être le meilleur du monde un jour. C’est pourquoi je pratique l’escalade. Donc malgré les blessures, rien ne m’empêche de vouloir revenir. La seule chose qui me ferait arrêter, c’est le jour où j’aurais réussi cet objectif.
Pour revenir après des blessures, le plus important c’est d’être sérieux et de rester focaliser sur mon objectif. C’est le même raisonnement après les défaites : pourquoi je pratique l’escalade, pourquoi je fais de la compétition de haut niveau ? Pour devenir le meilleur dans mon sport, c’est ce qui me fait revenir après une défaite ou une blessure.
Question 4 - l’armée vous soutient dans votre projet sportif et votre course aux JO. Comment se matérialise ce soutien ?
L’armée nous apporte une sécurité financière et nous permet une reconversion après notre carrière de sportif de haut niveau. Le CNSD c’est aussi un accompagnement dans notre préparation sportive. Par exemple, le CNSD se situe à côté de notre pôle escalade et grâce à cette proximité, j’ai accès à des logements au sein du centre. Le CNSD me permet aussi d’avoir accès aux antennes médicales et il me soutien dans mes nombreux déplacements.
L’aide financière apportée par l’armée nous permet aussi de travailler moins à côté et de nous concentrer seulement sur notre sport. Pour les sportifs les plus jeunes, l’armée donne des possibilités de postes en fonction de nos compétences pour l’après carrière. L’armée permet d’apporter beaucoup de sérénité. Moi après ma carrière je veux reprendre des études pour deux ou trois ans, mais l’armée m’aidera si je change de plan.
Question 5 - comment s’articule votre préparation pour les JO de Paris ? Sur quelles épreuves vous préparez-vous pour cette compétition ? (bloc et difficulté, vitesse , les deux ?)
Je me prépare pour les jeux de Paris de 2024, plus particulièrement sur l’épreuve du combiné (bloc et difficulté). C’est une étape super importante pour nous, avec mon frère, déjà car ça sera notre dernière grande compétition. De plus, c’est en France, donc on sera avec nos proches. Il me reste encore plusieurs étapes pour aller chercher ma qualification. Les plus grosses étapes de sélections pour moi seront sur la saison d’avril à juin 2024. Pour le moment je suis spécialiste d’une discipline (le bloc), alors que l’épreuve d’escalade aux JO se passe sur deux disciplines (bloc et difficulté). Moi j’ai un peu de rattrapage à faire sur la difficulté, ce qui me laisse le temps à partir de mois de novembre pour me préparer pour la qualification des JO sur la saison de 2024.